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Outil pédagogique

De l’expérience en nature à l’écocitoyenneté

Recherche-action participative, par et pour les animateurs et animatrices nature

De l’expérience en nature à l’écocitoyenneté

Cette recherche explore les liens entre le développement de l’écocitoyenneté et l’éducation par la nature. L’éducation par la nature participe-t-elle au développement de l’écocitoyenneté auprès de groupes d’enfants de 6 à 12 ans ? A quelles conditions ?

Pour répondre à ces questions, ce rapport de recherche, signé Écotopie, propose une démarche originale combinant recherche-action participative et analyse qualitative et inductive.

Le processus collectif du groupe de travail ainsi que l’analyse de l’ensemble des données permettent de formuler une réponse construite en trois temps à la question de recherche. Premièrement, une grille de l’écocitoyenneté a été construite avec le groupe de travail de manière à rendre ce concept opérationnalisable pour les animateur·rices nature. Deuxièmement, il est apparu lors de l’analyse des données un implicite chez les animateur·rices selon lequel « se connecter à la nature » serait le chemin privilégié pour développer l’écocitoyenneté. Mais que signifie cette expression, et aussi, comment s’y prend-on ? Troisièmement, quelques apports de la wild pedagogy et de l’écoformation permettent de préciser les éléments auxquels être attentifs pour participer au développement de l’écocitoyenneté.

L’ensemble de ce cheminement de recherche permet de formuler des réponses précises à la question de départ. Une série de conditions, de pistes et de questionnements sont identifiés au fil des pages et sont utiles pour porter un regard neuf sur ses pratiques éducatives en nature du point de vue des animateur·rices. De manière transversale, deux grands champs de réflexions et d’actions sont à mener conjointement par les animateur·rices pour développer l’écocitoyenneté : travailler le sensible et l’affectif et éco-politiser les discours et les pratiques. Parmi les nombreuses pistes dessinées dans ce rapport, à chacun·e de s’inspirer en fonction de ses objectifs et sensibilités pour porter un regard réflexif et critique sur ses pratiques.

NB: Cette recherche a été menée en parallèle à la recherche française GRANDIR AVEC LA NATURE – ECRIN (Etudes Critiques et Recherche sur les Interactions Formatrices avec la Nature).

Avis et conseil d'utilisation

Grâce à ce rapport de recherche, les lecteur·ices pourront découvrir les étapes de la réflexion collective qui ont permis aux chercheuses de l’asbl Écotopie d’apporter une réponse complète et nuancée à la question « Comment l'éducation par la nature pratiquée en Belgique francophone par des animateurs et des animatrices en éducation relative à l’environnement (ErE) auprès de groupes d’enfants de 6 à 12 ans participe-t-elle au développement de l'écocitoyenneté ? ». Dans le cadre de sous-questionnements, les autrices traduisent d’abord le concept d’« écocitoyenneté » en dimensions opérationnalisables (chacune pouvant être développée à différents niveaux) et complémentaires (elles doivent être considérées comme un tout et non de manière isolée), le rendant ainsi plus concret et accessible pour les acteur·ices qui proposent des activités sur le terrain. Elles s’attardent ensuite sur les composantes de la « connexion à la nature », apparue comme étant la pierre angulaire de l’écocitoyenneté. Elles démontrent alors le rôle de premier plan que joue l’animateur·ice nature dans le cadre de l’écocitoyenneté, via les représentations de la nature et les discours vis-à-vis de celle-ci qu’il ou elle transmet aux participant·es. Enfin, les autrices pointent des balises, propres au métier complexe d’animateur·ice nature, favorables au développement de l’écocitoyenneté. Parmi celles-ci, figure entre autres la posture d’accompagnement, allant de pair avec une vision de la nature comme partenaire actif de l’animateur·ice durant les activités (et ainsi une approche sensible de l’éducation à l’environnement). Soulignons que l’approche adoptée dans cette recherche, incluant notamment la mobilisation d’un groupe de travail composé de 15 personnes (11 animateur·ices nature et 4 formateur·ices) et un partenariat de long terme avec le collectif Tous Dehors, permet de tisser des liens entre les connaissances scientifiques et les pratiques des animateur·ices nature, mais aussi de formuler des pistes ancrées dans les enjeux spécifiques à leur métier. La pédagogie par alternance (entre des expériences de la nature et des moments réflexifs), soutenue par les autrices, va également en ce sens. C.Pr.