Du côté politique (octobre 2025)
Christophe Dubois et Vanessa Rasquinet, octobre 2025
Tous les trois mois, le Réseau IDée relate dans un Infor’Membres Long Format les démarches menées pour ses missions de fédération et de lobbying. Ce mois d’octobre 2025 ayant surtout été rythmé par la campagne de mobilisation “Environnement : associations en péril”, les brèves préciseront ici : les résultats de notre sondage auprès des associations wallonnes, les comptes-rendus de nos rencontres avec nos Ministres, l’évaluation de la campagne elle-même. Sans oublier un point sur la réouverture du Décret wallon de reconnaissance et de financement des associations.
1. Le décret des associations environnementales, le retour !
L’administration et le cabinet du Ministre Coppieters viennent de rouvrir le dossier du Décret « Reconnaissance et financement des associations environnementales wallonnes », déjà discuté lors des deux précédentes législatures. Objectif : renforcer sa solidité réglementaire, le simplifier pour faciliter son application, et protéger le secteur associatif de l’éducation à l’environnement. Une première ébauche des modifications envisagées a été récemment présentée au Réseau IDée et à Canopea.
| Nous organisons une séance d’info en visio le 20/11/2025, afin de vous présenter les évolutions envisagées par le cabinet et l’administration ainsi que la position défendue par le Réseau IDée. Merci de vous inscrire auprès de Damien Revers. | 
2. Situation des associations wallonnes : les résultats du sondage
En août dernier, nous avons sondé les associations membres du Réseau IDée et de Canopea concernant leurs difficultés et perspectives d’avenir. Sur 63 réponses d’associations actives en Wallonie :
- 14 ont vu leurs subsides diminuer en 2025, essentiellement ceux dépendant de ministres MR : 6 chez A-C. Dalcq (convention-cadre ou projet réduit) ; 4 chez C. Neven (logement durable, énergie, climat) ; 3 chez A. Dolimont (bien-être animal, diffusion des sciences) ; 1 chez P-Y. Jeholet (entreprenariat durable).
- A cela s’ajoute une non-indexation récurrente, des retards de paiement, moins d’appels à projets et de marchés publics.
- Pour 2026, 90% des associations ont de grosses incertitudes, 42% craignent pour leur survie.
- En termes de licenciements ou de réduction du temps de travail, cela a généré une 30aine d’ETP en moins pour les associations wallonnes.
- Par ailleurs, les associations répondantes bénéficient au total de 150 emplois APE et risquent d’être impactées par la réforme en cours (voir coin du juriste).
Concernant les associations bruxelloises, en l’absence d’un gouvernement de plein exercice, un sondage avait été réalisé en mars 2025. Une association environnementale bruxelloise sur deux avait déjà déjà dû licencier (+ de 50 licenciements), une sur trois avait opéré des réductions du temps de travail, 60% craignaient pour leur survie à court terme. 
3. Quid pour 2026 ? La réponse de nos ministres
Suite aux inquiétudes manifestées par les associations d’ErE (voir résultats du sondage ci-dessus), le Réseau IDée et Canopea ont envoyé cet été un courrier aux différents ministres wallons ayant une thématique environnementale parmi leurs compétences, demandant de les rencontrer avant le conclave budgétaire. Les associations bruxelloises ont également rencontré Alain Maron. Objectif : rappeler l’importance du secteur de l’ErE et demander plus de clarté quant aux perspectives et dispositifs budgétaires 2026. Que nous ont-ils répondu ? (NB : Les réponses suivantes datent d’avant le conclave budgétaire mais les aspects budgétaires semblent avoir été confirmés à la suite du conclave, selon le communiqué de presse du gouvernement wallon du 20/10)
- Rencontré le 24/09, le ministre de l’environnement s’est voulu rassurant : il veut préserver l’existant au niveau de l’éducation à l’environnement, maintenir l’enveloppe globale des PAE (Plans d’Actions Environnementales) en 2026 – sans garantie d'indexation – ainsi que les montants globaux des APE (Aides pour l’emploi).
- Une partie de l’enveloppe pour des subventions facultatives risque par contre de ne pas résister au conclave budgétaire ; pas plus que les 3000 euros liés à la reconnaissance comme association environnementale.
- Il y a un risque que le financement des PAE soit limité à un an, vu la complexité d’appliquer le subventionnement pluriannuel prévu dans le décret de reconnaissance et de financement (révision en cours, voir encadré ci-contre).
- Rencontrée le 2 octobre, la ministre de la nature a rappelé que sa priorité allait à la restauration de la nature et des habitats, afin de rencontrer les exigences européennes. Lors du conclave budgétaire d’avril 2025, il avait déjà été annoncé qu’en matière de biodiversité « les efforts seront davantage focalisés sur des actions concrètes, plutôt que sur la seule sensibilisation. »
- La ministre veut mettre en place des conventions-cadres sur 5 ans, démarrant au 1/1/2026, plutôt que des subsides facultatifs. Les associations qui bénéficieront de ces conventions auraient déjà été informées. Plusieurs subsides avaient été diminués en 2025. La ministre nous dit que ça ne devrait plus être le cas en 2026.
- L'Arrêté « Boqueteau » (sensibilisation à la nature) se poursuit. 400.000 euros sont prévus en 2026, ainsi qu’un renouvellement des agréments.
- Mme Dalcq dit vouloir avancer avec clarté, invitant les asbl inquiètes à prendre contact avec son cabinet (dans lequel la personne en charge de l’éducation à la nature est retournée à l’administration et devra donc être remplacée).
- Lors d’une rencontre organisée le 28/08 avec dix associations bénéficiant de conventions-cadres jusque mi-2026, le ministre bruxellois de l’environnement a précisé qu’il souhaite maintenir les agréments et montants actuels (pas de nouveaux agréments), dans le planning prévu : dépôt fin octobre de la demande d’agrément et du programme sur 5 ans, pour réponse du gouvernement concernant les agréments d’ici le 15 mars (mais pas sûr qu’on aura déjà confirmation des budgets).
- Les montants pourraient être revus à la baisse dans le cadre du budget 2026 actuellement négocié (à l’heure d’écrire ces lignes) par les partis de la nouvelle majorité. Les économies à trouver seront conséquentes, car le poids de la dette pourrait mettre en danger l’autonomie financière de la Région. Mais, théoriquement, la Région devrait d’abord freiner les investissements et les nouveaux projets, avant d’arrêter des subventions pluriannuelles agréées.
- Les subsides facultatifs ont par ailleurs été supprimés.
Les Ministres wallon·nes Neven (climat et DD), Desquesnes (mobilité, AT) et Dolimont (budget et bien-être animal) ont répondu à notre courrier en disant, en substance, comprendre notre besoin de clarté, qu’à cette fin elle et ils souhaitaient réduire les subsides facultatifs au bénéfice de subsides pluriannuels – tout en rappelant la nécessité d’un effort budgétaire – et nous renvoyant au ministre Coppieters pour plus d’informations…
Réactions des député·es
Dans le cadre de notre mobilisation collective pour des budgets régionaux à la hauteur des enjeux environnementaux, le Réseau IDée (associé avec Canopea) a interpellé les parlementaires régionaux (communiqués et contacts directs). Cela a donné lieu à plusieurs questions parlementaires :
- Question écrite de Véronica Cremasco (Ecolo), du 24 septembre 2025 : Les coupes budgétaires pour les associations environnementales
- Question orale de Jean-Pierre Lepine (PS), du 7 octobre 2025 : Le flou entourant la poursuite du travail des associations environnementales
- Question orale de Stéphane Hazée (Ecolo), du 7 octobre 2025 : L'alerte des associations environnementales
4. Ensemble dans la rue
Le 15 septembre, une centaine d’acteurs et actrices de l’ErE wallon·nes et bruxellois·es ont manifesté devant le Parlement bruxellois, pour interpeller politiques et médias quant aux difficultés des associations environnementales.
Nous étions également quelques-un·es à participer à la manifestation intersectorielle du 24 septembre, à Namur, pour « Un emploi de qualité », revendications adressées au Gouvernement wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles. 
Plusieurs associations étaient également présent·es à la Marche pour le climat, le 5 octobre, dans les rues de Bruxelles, qui a rassemblé 30000 citoyen·nes pour une politique climatique ambitieuse et équitable.  
Retours média
Suite à notre mobilisation collective et à nos communiqués de presse, plusieurs médias ont parlé de nous :
- La Libre (27/09) : Les associations environnementales wallonnes s'inquiètent pour leur survie: "Les propos d'Adrien Dolimont sont caricaturaux"
- L'Avenir (16/09) : En Wallonie comme à Bruxelles, les associations environnementales craignent de faire les frais de l'austérité budgétaire
- DH (15/09) : Face à l'absence de budget bruxellois, les associations de l'environnement craignent de faire les frais de l'austérité
- RTBF (15/09) : quelques secondes au JT de 19h30 (àpd 11'54")
- BX1 (15/09) : Les associations de l’environnement craignent de faire les frais de l’austérité budgétaire à Bruxelles
- Le Vif (05/07) : Cure d’austérité en Wallonie et FWB sur les subsides aux asbl: « les Engagés n’hésitent pas non plus à couper dans le facultatif »
- BX1 (15/06) : + d’actu – Un an sans gouvernement : le non marchand aux abois
Réseaux sociaux
L’ensemble des posts liés à la mobilisation, sur nos réseaux sociaux, totalise 10.303 vues sur Facebook, 3.561 sur Instagram et 3.840 sur LinkedIn (au 10/10/25).  
Parmi ces posts, pointons les vidéos présentant l’appel à la mobilisation ainsi que les témoignages de 8 associations (écoconso, Empreintes, CRIE de Mouscron, Climate Voices, Douche Flux, Pro Velo, Canopea et Réseau IDée), également visibles sur la page web dédiée à la campagne de mobilisation. N’hésitez pas à nous envoyer les vôtres.

 
                                  
                                  
                                 