Le livre démarre comme un film catastrophe au ralenti : un futur proche, une vague de chaleur insurmontable, des millions de morts... Dans la foulée, se crée un nouvel organisme international de lutte contre la crise climatique, rapidement surnommé le Ministère du futur, un ministère supposé agir malgré les moyens dérisoires qui lui sont alloués…
Kim Stanley Robinson, qui a déjà écrit une trilogie de romans sur la géo-ingénierie de la planète rouge pour qu'elle devienne habitable par les humains, propose ici une histoire sur la question de savoir si nous pouvons faire en sorte que la Terre reste viable… Très riche et documenté, ce roman occupe une place particulière entre fiction et non-fiction, favorisant la compréhension du problème mais portant aussi le message que des solutions (au pluriel) au changement climatique et à l'iniquité mondiale sont possibles, que certaines existent déjà (même si leur échelle n'est pas - encore ? - suffisante), que d'autres peuvent être imaginées, et que si, certes, il y a de nombreuses inconnues, nous ne pouvons pas vraiment nous permettre de laisser nos peurs nous paralyser plus longtemps…
Dans ces pages, il y a beaucoup de science, de physique atmosphérique et océanique, de glaciologie mais aussi de la stratégie militaire, de l'histoire économique, écologique et sociale. En contrepoint, le livre présente des individus et met même en avant l'importance de l’engagement individuel. Certains chapitres parlent d’événements douloureux, d’autres ressemblent plus à des procès-verbaux de réunion ou à des descriptions de techniques de géo-ingénierie. Les chapitres sont court, cela garde le rythme et évite le blabla inutile. Mais, et c’est une autre force de l’ouvrage, si la situation de départ est dramatique, on ne sombre pas dans le pessimisme ou le défaitisme : la route sera longue, dure, pleine d’embuches et de résistances mais elle est possible…
"Everything will be alright in the end. So if it is not alright, it is not yet the end." (The Best Exotic Marigold Hotel, 2011)
FdT