Ce spectacle commence par retracer l'histoire de l'humanité en quelques traits: la création du monde, la naissance de l'être humain et puis celui-ci invente la technique, il se fait conquérant. L'univers doit lui obéir. Il est devenu le « Maître du monde ».
Une incursion dans le monde de la paysannerie nous fait redécouvrir de manière intime et sensible un tout autre lien avec l'univers. Les paysans d'autrefois vivaient en symbiose avec la nature. Ils entendaient la voix des arbres et des pierres. Leur vie, leurs productions étaient fondées sur une profonde connaissance des phénomènes naturels et animées par un très grand respect du vivant et de son équilibre.
Aujourd'hui, où en sommes-nous? L'être humain a imposé sa loi à l'univers; il a asservi tous les autres vivants en les considérant comme « des objets inanimés » au même titre que les esclaves d'antan que l'on traitait de « sauvage » de « sans âme » pour les exploiter.
Et si, les « objets » qu'ils soient arbres, forêts ou animaux prenaient la parole, faisaient apparaître leur intelligence, leur puissance, leurs mystères insondables accéderaient-ils, le temps d'un spectacle, au statut d'êtres vivants?
L'être humain prit dans l'engrenage de sa folie des grandeurs et de sa soif de possession les entendrait-il?
Ce spectacle, par des récits et des témoignages d'une grande simplicité, interroge le regard que nous portons sur la Nature. Il nous entraîne dans une vertigineuse question: quelle est la place de l'Homme dans l'univers?
Il débouche presque naturellement sur la problématique du droit du vivant. A l'instar des droits culturels, il s'agirait de faire de la nature un sujet de droit, en lui conférant, via des mandataires, la possibilité de plaider en justice pour obtenir le droit d'exister dignement.