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Symbioses - Magazine - Editorial

Magazine Symbioses n°115 : Coopérons !

Symbioses - Coopérons !

Une enquête auprès d’un millier d’enseignants le révèle : l’un des principaux freins à l’éducation à l’environnement à l’école est de se sentir isolé, de porter seul les projets. Ce nouveau numéro de Symbioses est donc parti à la découverte des ingrédients de la coopération, auprès d’éducateurs et de citoyens qui en ont fait un mode de vie et de pédagogie. Au sommaire: une école qui pratique la pédagogie de la coopération avec ses élèves, des astuces d’animateurs en éducation à l’environnement, les tendances de la conso collaborative, une formation aux jeux coopératifs… Au delà des réflexions, reportages et pistes méthodologiques, le magazine propose des outils pédagogiques et des bonnes adresses pour passer à l’action.

Date de parution : troisième trimestre 2017

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Editorial

Coopérons !

1+1=3


Alors que  la thématique de la coopération a été choisie pour ce numéro de Symbioses, je ne peux m’empêcher de faire le lien avec le titre de notre magazine favori ! Symbioses, au pluriel. Le choix de ce nom n’était pas anodin lors de son lancement, en 1990. Il invitait aux collaborations entre les mondes des enseignants, des associations, des institutions et des éducateurs en général, au service de l’éducation à l’environnement. Pari tenu !


Emprunté au domaine de la biologie, la notion de symbiose vise des interactions entre des organismes d’espèces différentes et recouvre des relations qui peuvent aller du parasitisme (au bénéfice d’un seul, voire au détriment de l’autre) jusqu’au mutualisme (au bénéfice des deux). C’est ce dernier type de coopération qui guidait, et guide encore, les valeurs de votre magazine.


Des observations du monde animal et du monde végétal révèlent ainsi de très nombreuses formes d’interactions « mutualistes ». Les lichens, associations entre une algue et un champignon, en sont un exemple connu. Les massifs de coraux se consolidant grâce à la contribution d’algues unicellulaires, les mycorhizes approvisionnant en eau et sels minéraux les racines d’espèces d’arbres et de plantes, ou encore les relations nettoyeurs - nettoyés, parfois spectaculaires, entre poissons ou entre oiseaux et fourmis, sont autant d’autres exemples.


Outre le bénéfice réciproque, certaines symbioses mutualistes génèrent des effets qui n’auraient pu exister de par l’action de chaque individu seul, comme par exemple la production d’antibiotiques au sein de lichens. « Le tout est plus grand que la somme des parties », disait Confucius. 1 + 1 = 3. Voilà un modèle qui semble idéal et inspirant, mais est-il transposable au monde des humains ?


Ce n’est pas si simple ! Car si nous sommes les champions de la coopération (voir Matière à réflexion p. 6), celle-ci ne peut s’envisager que de manière consciente et libre de la part des personnes engagées. Au contraire du monde animal ou végétal, dont les symbioses résultent de l’évolution, sans véritable conscience des individus ni de liberté pour eux de s’en défaire.


La coopération entre humains ainsi envisagée nous confronte à une série de défis, pas toujours évidents. Quels vont être les modes de gouvernance mis en place et au service de qui ? Comment implémenter la coopération lorsque le modèle socio-économique dominant mise sur la compétition, le profit d’une minorité et la dérégulation ? Exigeante, la coopération peut-elle s’appuyer sur une souveraineté suffisante des personnes ? Comment partager largement des valeurs telles que l’égalité, la solidarité, le respect ? Et le temps disponible ? L’éducation s’empare-t-elle suffisamment de ces questions ?


Face à ces défis, les expériences coopératives prolifèrent aujourd’hui. Elles expriment des besoins de changements de modèles, de solidarités, d’économie des ressources… Et sur le terrain, à la découverte de ces expériences, Symbioses a constaté des sources de joies, de créativité, de relations humaines et l’envie « de faire sa part », comme le dit la légende du colibri.


Autant de graines d’inspirations à disséminer.


Joëlle VAN DEN BERG


 

 

Joëlle VAN DEN BERG 
secrétaire générale du Réseau IDée