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Symbioses - Magazine - Editorial

Magazine Symbioses n°134 : Mer du Nord : apprendre le large

Symbioses - Mer du Nord : apprendre le large

La mer du Nord a tant à nous apprendre. Sa biodiversité, ses fonctions et enjeux écologiques, économiques, climatiques. Ses liens avec les réalités quotidiennes des Wallon·nes et Bruxellois·es : le poisson dans nos assiettes, le temps qu’il fait, la destination finale de nos cours d’eau, mais aussi les sensations et souvenirs singuliers qu’elle procure. Le nouveau numéro de Symbioses propose aux professionnel·les de l’éducation et à leurs publics de redécouvrir ce qui coule en eux de mer du Nord.

Date de parution : deuxième trimestre 2022

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Editorial

Mer du Nord : apprendre le large

Oser le large

 

Ferez-vous partie de ces 4 millions de touristes qui passeront une journée – ou davantage – à la côte belge cet été ? De celles et ceux qui y ont enfoui des souvenirs d’enfance, comme un trésor enfoncé dans le sable ? Alors, la mer du Nord, vous connaissez. On ouvre le coffre et tout remonte à la surface. Le goût du sel sur les lèvres. Le claquement du vent, la caresse de la pluie. Le regard qui se noie au loin, là où notre mer est au ciel. L’odeur des moules et des gaufres.

Des chansons d’Arno, de Brel. Des pêcheurs à cheval, dans une eau ni verte ni grise. Les courses folles dans les vagues et les dunes. Les cuistax sur la digue, les cabines de plage. Les trains bondés, les autoroutes embouteillées. A défaut d’être parfait, notre littoral est unique. C’est le plus court d’Europe : une ligne droite de 67 km avec, comme colonne vertébrale, la plus longue ligne de tram sur voie métrique au monde. La côte belge, c’est du sable pour jouer mais aussi pour bétonner. Nos falaises à nous, ce sont des immeubles à appartements de plus en plus hauts. Même s’il reste de merveilleuses réserves naturelles, il suffit de passer la frontière, en France ou aux Pays-Bas, pour s’apercevoir que, de Knokke à La Panne, la nature du bord de mer a été largement sacrifiée sur l’autel du tourisme de masse.

Raison de plus pour sensibiliser au milieu marin et à l’environnement littoral. Car la mer du Nord a encore tant à nous apprendre.

Sur elle, mais aussi sur nous. Sa biodiversité, ses fonctions et enjeux écologiques, économiques, énergétiques, climatiques. Ses liens avec les réalités quotidiennes des Wallon·nes et Bruxellois·es : des souvenirs de vacances, mais aussi le temps qu’il fait, la destination finale de nos cours d’eau, le poisson de nos assiettes, le sable de nos constructions… D’ailleurs, une majorité des enseignant·es trouvent très intéressant (80%) ou intéressant (18%) d’aborder le milieu marin avec leurs élèves. C’est ce qu’il ressort d’une enquête réalisée auprès de 125 profs du primaire et du secondaire, en prévision de ce dossier de SYMBIOSES. Leurs thèmes favoris ? Pollution des cours d’eau et de la mer d’abord (presque 100% des sondé·es), surexploitation des ressources ensuite (75% en primaire, 93% en secondaire).

Et pourtant. Pourtant, lorsque l’on sonde les quelques associations éducatives francophones actives sur ces thématiques, elles constatent un manque d’outils pédagogiques adéquats pour aborder la mer du Nord dans ses spécificités belges. Ou pour faire le lien entre celle-ci et les réalités wallonne et bruxelloise. Les outils en français concernant la mer sont… français. En matière éducative, la côte belge est en fait surtout la vlaamse kust. Et du côté des animations proposées, le constat est similaire. Certes, en abordant le cycle de l’eau ou la pollution de nos rivières, beaucoup d’animateurs et animatrices évoquent l’océan. Mais, excepté lors des classes de mer, rares sont les animations qui approfondissent les enjeux spécifiques de l’environnement marin et littoral.

Voilà donc ce qui a éclairé la route maritime de ce SYMBIOSES. Vous donner l’envie de redécouvrir ce qui coule en nous de mer du Nord.

Montrer que l'environnement n'a pas de frontières. Partir d’ici pour oser le large, lâcher les amarres de l’aventure éducative. Pour apprendre à veiller sur les merveilles et les dangers qu’encourt notre mer. Cap ou pas cap ? 

 


Christophe DUBOIS, Directeur du Réseau IDée


 

 

Christophe Dubois

Directeur général 

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