Un enjeu majeur
Les changements climatiques sont l’un des problèmes majeurs auxquels sont confrontées nos sociétés. Ils sont considérés comme le plus grand risque mondial à moyen terme (10 ans) par le Rapport sur les risques globaux (2024) du Forum Économique Mondial.
Selon le dernier rapport d’évaluation (AR6 - 2023) du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), la température moyenne mondiale a déjà augmenté de +1,1°C depuis l’ère préindustrielle. Il existe bien entendu de grandes disparités en fonction des régions du globe. Par exemple, en Europe en 2022, la température terrestre a augmenté de +2,81°C en Belgique contre +1,04°C en Grèce, par rapport au niveau de référence de 1951-1980 (voir cet article).
Les expert·es attribuent sans équivoque le changement climatique actuel aux activités humaines. Celui-ci a déjà des impacts négatifs considérables sur les écosystèmes et les populations partout dans le monde : augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes (ouragans, sécheresses, inondations...), augmentation du niveau des océans, fonte des glaces, déplacements et appauvrissement des populations les plus fragiles, extinction accélérée des espèces, risques pour la santé, la sécurité, l’approvisionnement en nourriture et en eau… En outre, le changement climatique est l’une des neuf limites planétaires identifiées (et l’une des six voire sept déjà dépassées) et est interconnecté avec trois de ces limites (érosion de la biodiversité, acidification des océans et cycle de l’eau douce).
Pourtant, notre monde s'engage sur la voie catastrophique d'un réchauffement global de +3,2°C d'ici à 2100 selon la trajectoire déterminée par les politiques nationales actuelles. Nous nous éloignons donc fort de l'objectif de +1,5°C visé par l’Accord de Paris (COP21 - 2015).
Or, chaque dixième de degré supplémentaire démultiplie les impacts (comme le montre bien cette infographie), avec pour conséquences : davantage de vagues de chaleurs, des stress hydriques, une hausse du niveau des mers de plus d’un mètre, une aggravation de la perte de biodiversité, etc. De manière très concrète, dans un monde à +2°C, d'ici à 2100, le climat de Liège devrait être semblable au climat actuel de Toulouse.
Toutes et tous concerné·es
Il est donc indispensable d’agir rapidement et efficacement afin de limiter au maximum l'augmentation de température globale mais aussi de prévoir localement les mécanismes d'adaptation et d'atténuation ad hoc (cfr les 3 volets du dernier rapport du GIEC). Pour y arriver, nous devons modifier en profondeur notre société et nos modes de vie, et ce dans tous les secteurs : énergie, mobilité, aménagement du territoire, agriculture, alimentation, industrie…
Tous les acteurs de la société sont donc concernés, chacun à leur niveau : pouvoirs publics, entreprises, citoyen·es. Ces dernier·es ne sont pas toujours conscient·es de leur impact et de leur pouvoir d’agir, et les sensibiliser est donc essentiel, quel que soit leur âge.
S’il ne s’agit pas de faire porter à la jeunesse tout le poids de l’action en faveur du climat, il s’agit néanmoins d’un public essentiel à toucher. En effet, de nombreuses études et sondages (voir références 1, 2, 3 et 4) démontrent que les jeunes se sentent préoccupé·es par cette question. Pourtant, les jeunes semblent peu, voire mal informé·es face à cette menace. Un sondage mondial de l’UNESCO (2023) révèle que seulement la moitié des jeunes sondé·es sont capables de donner une définition correcte du changement climatique. Chez nous, en Belgique, seuls 13% des élèves du dernier cycle de secondaire comprennent ce qu’est l’effet de serre (selon une étude de l’Aped, 2019). Les 16-30 ans sont par ailleurs nombreux·ses à souhaiter que cette thématique soit davantage abordée à l’école.
De surcroît, les jeunes sont peu équipé·es pour faire face aux émotions que ce problème complexe suscite, pouvant générer un sentiment d’impuissance et d’éco-anxiété.
Eduquer au climat
L’éducation est l’une des pierres angulaires pour (in)former correctement les jeunes, pour les aider à cerner les enjeux climatiques dans leur complexité, à comprendre leurs émotions, à développer leur sentiment de pouvoir agir et à prendre des décisions éclairées.
C’est pourquoi le Réseau IDée a décidé de compiler dans cet outil d’éducation permanente, à destination des enseignant·es et animateur·ices, une sélection de ressources pédagogiques actuelles permettant d’aborder la question du climat avec les enfants et les jeunes de 10 à 18 ans.
Ces ressources ont été choisies pour leurs qualités pédagogiques (utilisant des méthodes d’enseignement variées), analytiques (s’appuyant sur des sources scientifiques actuelles et fiables) et critiques (développant une citoyenneté critique), permettant ainsi aux professionnel·les de l’éducation de disposer d’outils pertinents à utiliser avec leurs élèves.
Pour les aider dans cet objectif, nous proposons une démarche pédagogique en 4 étapes (complétées d’un chapitre sur les émotions), chacune adaptée pour 3 tranches d'âge : 10-12 ans, 12-15 ans et 15-18 ans. => Consulter la démarche pédagogique détaillée