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Article Symbioses

Dynamiser les apprentissages

Dynamiser les apprentissages

Dynamiser les apprentissages

 

 

Mai 2022, par Mahé Bougard
Un article du magazine
Symbioses n°135 : Eduquer à l’environnement en maternelle


Des enseignant·es et des animatrices en maternelle témoignent des bienfaits de l’école du dehors.

 


Épanouissement, coopération, débrouillardise

« Je trouve que les enfants sont plus épanouis dehors. Ils sont en contact avec ce qui est vrai, ils peuvent vivre les choses. Nous, on est aussi plus à l’écoute. »  (Frédéric Duquène, Institut Albert 1er à Enghien)

« C’est surtout sur le bien-être et le vivre-ensemble que je vois la différence. Une fois revenus en classe, les enfants sont plus soudés, ils vont plus les uns vers les autres. Ils s’entraident sur l’apprentissage des matières. » (Dominique Danvoye, école communale de Monceau-Imbrechies, à Momignies)

« Dehors, il y a moins de disputes et les enfants gèrent plus leurs problèmes entre eux. Sans doute parce qu’il y a plus d’espace. Ils peuvent aussi crier s’ils le veulent. Et puis, chacun a son arbre dans le bois. Quand ils ne se sentent pas bien, ils peuvent aller lui parler ou lui raconter un secret. » (Patricia Moreau, école communale de Presgaux, à Couvin)

Diversité d’approches

Beaucoup d’enseignant·es voient dans l’école du dehors une belle opportunité de varier les approches pour favoriser les apprentissages : sensorielle, imaginaire, émotionnelle, artistique, scientifique…

« Quand on sort, on a notre petit rituel : on balaie la zone, on allume un feu et on cuisine. Toutes les recettes qu’on fait sont reliées à des apprentissages. On est dans le savoir et le savoir-faire. Parfois, je prolonge les apprentissages en classe, et d’autres fois, c’est l’inverse, je pars des apprentissages en classe pour prévoir une activité dehors. » (Patricia Moreau)

« Quand les enfants vivent les apprentissages, avec leur corps et leurs ressentis, c’est plus riche pour eux, ils retiennent mieux. C’est le cas, par exemple, quand ils construisent des balances avec des cintres et ramassent des pommes de pin pour les mettre dedans, pour aborder les notions de léger/lourd. Si on le fait sur du papier, ça a moins de sens pour eux. » (Valérie Gotteaux, école communale de Saint-Rémy, à Chimay)

« On a aussi du matériel original à disposition, avec ce que nous offre la nature. Je suis convaincu qu’être dehors, c’est une meilleure manière d’avancer avec eux dans les apprentissages. Lire, écrire, calculer, mesurer, mais aussi l’éveil, la psychomotricité, la musique… : tout y est. » (Frédéric Duquène)

Alterner apprentissages structurés et jeu libre

Les sorties, a fortiori dans des espaces plus larges que la classe, sont souvent propices à des moments de jeu libre. Ceux-ci sont « source de créativité, de coopération, mais aussi source d’apprentissages au-delà du savoir-être. Quand l’enfant joue dans la nature, il observe, se questionne et donc apprend naturellement. » (Michèle Eloy, conseillère pédagogique pour le Conseil de l'Enseignement des Communes et des Provinces)

« Ce n’est pas une récré. Durant ce temps de jeu libre, du matériel peut être proposé (loupes, argile, petites pelles, pots…), et les enseignants sont présents pour répondre à la demande des enfants, ils sont invités à observer ce qu’ils font et, s’ils le souhaitent, à les accompagner dans ce qui les intéresse et ce qu'ils créent. » (Anne-Sophie Honore, animatrice au CRIE de Mouscron)

Néanmoins, « il ne suffit pas d’être dans un milieu motivant pour apprendre. Pour passer de l’expérience vécue par l’élève à un véritable apprentissage, un travail de  structuration est nécessaire de la part de l’enseignant·e. Cela nécessite de bien articuler ce qui se vit dehors et ce qui se vit en classe. » (Sabine Daro, asbl Hypothèse)

Mais encore

Les enseignant·es citent aussi des avantages en termes de santé (lutte contre la sédentarité, forme physique…), de psycho-motricité, de capacité de concentration, de développement de la curiosité et de la créativité, et de motivation.

Trucs & astuces

  • Météo : prévoir une bâche pour la pluie, disposer d’une réserve de vêtements imperméables et/ou chauds à l’école, demander aux parents de laisser une paire de bottes à l’école. Rester positif, même si le temps est maussade. Envoyer un rappel aux parents la veille de la sortie, pour qu’ils équipent leur enfant de façon adéquate.
  • Prévoir un chariot (les enfants adorent le tirer!) ou un sac pour emporter les collations et du matériel, par exemple des carrés de toiles cirées pour s'asseoir, de la corde, des boîtes-loupes, de quoi allumer un feu…
  • Installer un rituel : une chanson ou une formule pour démarrer, une méditation, un feu…
  • Pour lever les éventuelles appréhensions concernant la météo, les risques, les apprentissages, communiquer avec les parents (et les collègues), en début d’année et au fil des expériences vécues, sur les bienfaits : partager les photos et témoignages, relayer des études scientifiques, montrer que c’est recommandé dans les référentiels…
Photo :  Céline Teret

Photo :  Céline Teret

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