« Une forêt urbaine, réelle et virtuelle, pousse à Bruxelles »
« Une forêt urbaine, réelle et virtuelle, pousse à Bruxelles »
3è trimestre 2019, un article de Céline Teret
Un article du magazine Symbioses n°123 : Apprends-moi l'arbre
« Wood Wide Web, c’est une histoire qui pousse sur le web et sur le terrain », amorce Priscille Cazin, l’une des chevilles ouvrières de ce projet hors du commun.
Image ©Atelier cartographique WoodWideWeb
Cette histoire prend son envol en 2017. Mu·es par la beauté des arbres et les émotions qu’ils suscitent, une poignée de citoyen·nes décident de créer une expérience crossmédia, un site web alimenté de photos, vidéos, textes, descriptifs ou poétiques. L’arbre, les arbres, à Bruxelles, sont au cœur du projet. « L’idée était de susciter l’émerveillement, proposer de voir les arbres comme des êtres vivants, raconter des histoires pour que les gens aillent à la rencontre des arbres », poursuit Priscille Cazin. Une carte interactive sur le web prend forme. Des points s’y déposent, ces arbres remarquables ou remarqués, assortis de photos et portraits.
Dans un second temps, Wood Wide Web s’ouvre à des acteurs et actrices de la forêt, des artistes, des associations, des amoureux·ses des bois…, qui choisissent un arbre à mettre au cœur de leur action de terrain. Une soixantaine de partenaires sont séduit·es pas l’idée et développent leur activité, épinglée sur le site Wood Wide Web : projet photo, promenade et journée de l’arbre, plantation collective, théâtre, atelier littérature… Petit à petit, d’autres points colorés s’ajoutent sur la carte en ligne.
L’étape suivante, actuellement en cours, est d’ouvrir davantage encore la toile tissée par Wood Wide Web, en invitant tout·e citoyen·ne à ajouter son (ses) arbre(s) préféré(s) : rencontré en intérieur d’îlot, au coin de la rue ou dans un parc, en vue de le faire découvrir aux autres. Après une inscription en ligne, il est possible à chacun·e d’identifier son arbre, de compléter sa fiche d’identité et de l’assortir d’une histoire, d’une anecdote, de quelques mots, de « médias arborés ». A ce jour, 375 arbres ont été référencés sur Wood Wide Web. « Petit à petit, les gens se connectent entre eux, un peu comme les arbres sont connectés entre eux grâce à leurs racines et leur symbiose avec les champignons du sol forestier », constate Priscille Cazin. Sur le terrain aussi, l’aventure se poursuit, avec des propositions de balades en ligne ou guidées, des conférences autour de l’arbre, des projets menés avec les écoles, et le souhait de planter de nouveaux arbres en ville. Pour continuer à donner l’envie d’ouvrir les yeux et « regarder Bruxelles comme si c’était une forêt ».
Contact : www.woodwideweb.be