Élever coccinelles ou papillons en classe
Élever coccinelles ou papillons en classe
Septembre 2023, par Christophe Dubois.
Un article du magazine Symbioses n°138 : Insectes et autres petites bêtes
Quelque 50 000 élèves d’écoles fondamentales wallonnes, depuis mars 2023, ont reçu un kit d’élevage de papillons ou de coccinelles dans leur classe, fourni par l’asbl Adalia 2.0.
Saviez-vous qu’une larve de coccinelle peut manger jusqu’à 150 pucerons par jour, ce qui en fait une redoutable alliée pour la culture biologique ? Et que le papillon Belle-Dame est non seulement un précieux pollinisateur mais aussi un grand voyageur, puisqu’il peut parcourir 4000 km afin de migrer de nos jardins jusqu’au continent africain ? Ces qualités remarquables n’auront en tout cas pas échappé aux quelque 50 000 élèves d’écoles fondamentales wallonnes qui, depuis mars 2023, ont reçu un kit d’élevage de papillons ou de coccinelles dans leur classe, fourni par l’asbl Adalia 2.0. Un vivarium, des larves de coccinelles ou des chenilles de papillons, du substrat, un guide explicatif et un dossier pédagogique pour l’enseignant·e : l’expérience peut commencer. Durant un petit mois, les enfants voient les larves ou chenilles grandir, les nourrissent et les chérissent, et assistent à leur transformation jusqu'à l’âge adulte. Puis les libèrent dans un espace qu’ils auront préalablement choisi pour sa richesse florale. Magique !
Ce kit pédagogique brise les barrières entre la classe et le dehors, entre le beau et l’effrayant. « La larve ne ressemble pas du tout à la coccinelle adulte, ni la chenille au papillon, ça casse les représentations », expliquent Jordan Malo et Laetitia Rouffart, d’Adalia 2.0, qui proposent des animations d’une bonne heure, en extérieur, pour accompagner le kit (1). « On veut surtout que ce soit ludique, avec des jeux, des mimes, une marionnette… et au contact de l’environnement.» De quoi aborder le cycle de vie, la chaîne alimentaire, la pollinisation – qui sont au programme scolaire – mais aussi l’utilité de certaines espèces animales et végétales jugées indésirables, les façons de développer la biodiversité au jardin, le danger des pesticides et les alternatives, l’importance de prendre soin du vivant... Une grosse heure d’animation, c’est court, mais l’enseignant·e peut approfondir le sujet de son côté, à l’aide d’un utile dossier pédagogique. « Parfois, ça vient en complément d’un projet potager, ou comme projet d’année pour toute l’école », constatent les animateurs. Il et elle préparent déjà de nouveaux kits assortis d’animations pour la rentrée scolaire : la vie des insectes en hiver, les insectes du sol, les écosystèmes et les interdépendances…
Infos : www.adalia.be/coccinelles-et-papillons-elever-des-insectes-dans-sa-classe
(1) Le kit et l’animation coûtent 10 € pour l’ensemble de la classe.
Photo : Adalia 2.0