Aller au contenu principal

Article Symbioses

Le Slam, une claque poétique

Le Slam, une claque poétique

Le Slam, une claque poétique

1er trimestre 2021, par Christophe Dubois
Un article du magazine Symbioses n°129 : L'environnement (se met) en scène


Tissé d’écriture et d’oralité, le slam est un art idéal pour (faire) s’exprimer et entrer en poésie. Il est libre, spontané, engagé, accessible… 


Il naît dans les années ’80 à Chicago, lorsque le poète Marc Smith a l’idée d’organiser des tournois de poésie dans les bars, pour la rendre moins élitiste. Le principe est simple : chacun·e peut dire un texte, et reçoit un verre en retour. En 3 minutes maximum, pour laisser la place à tout le monde. On passe du public à la scène.

Le slameur ou la slameuse y claque ses mots (« to slam » veut dire claquer), seul·e ou parfois à plusieurs. Une parole nue, sans décors ou artifices, a capella. Le public peut être tiré au sort comme jury, mais ne juge pas, il encourage, parfois chauffé par un « maître de cérémonie » (les fameux MC). Car l’esprit slam, c’est avant tout la bienveillance, celle qui permet d’oser et de partager la poésie, de manière démocratique, quelle que soit sa maîtrise de la langue, son milieu, son âge.

« A l’intérieur de ces 3 minutes vous êtes libres, il n’y a pas de règles. Ça peut être intimiste ou sociétal », explique Lisette Lombe, performeuse slam bien connue. Lors d’un colloque organisé en décembre dernier, sur « les récits environnementaux qui mobilisent » (lire l'infos en bref en p.5 du magazine), elle a animé de main de MC un atelier « slam » pour des professionnel·les de l’éducation. Comment fait-on pour entrer rapidement en poésie ou en slam ? La poétesse liégeoise dévoile quelques trucs et astuces. « Partir d’un mot et tourner autour, en trouver d’autres qui lui ressemblent. Chercher la rime, les assonances, les allitérations (tric, trac, troc), l’anaphore ou la répétition (minimum 3 fois). Lancer des chiffres, ça donne du corps. Quand j’écris, je teste à l’oral. Le slam c’est le passage de la voix à la plume, et inversement. »

On peut aussi s’inspirer de la musique et de l’environnement, s’appuyer sur nos sens : ça sent quoi, quelles couleurs, quelle texture ? Penser image, métaphore, comparaison. « Dire comment vous vous sentez : “Je me sens comme…” Tout ce qui va arriver après sera puissant et singulier. Chacun se livre, délivre son texte, livre ses tripes, ses sens, ses émotions, ses rebellions. »

A vous de jouer, en groupe : face à l’environnement, qu’est-ce qui bouillonne en vous ? 20 minutes d’écriture libre, puis 3 minutes de claque poétique. Le WWF propose d’ailleurs un concours de slam aux élèves du secondaire (voir p.5). Osez, ça fait du bien

Infos : www.lisettelombe.com

 

Image : Lisette Lombe

Image : ©Lisette Lombe

Articles associés pouvant vous intéresser