Article Symbioses

L’eau en chiffres

Décembre 2024
Un article du magazine Symbioses n°142 : Connaissez-vous vraiment le cycle de l'eau ?

Quelques chiffres-clés sur l’eau, sa répartition, son cycle et les effets des activités humaines sur celui-ci.

2,5 % d’eau douce

L’eau présente sur Terre est à 97,5% de l’eau salée. Il n’y a donc que 2,5% d'eau douce, et seulement 1% de cette eau douce nous est accessible (les autres 99% constituent les glaciers et calottes glacières, ou se situent dans des poches souterraines trop profondes). Cette eau douce disponible se situe essentiellement dans des nappes d’eau souterraine peu profondes (95,5%). Le reste se trouve dans les lacs naturels d’eau douce, le sol, les fleuves et rivières, l’atmosphère, et les organismes vivants. (1)

25 pays

25 pays (1/4 de la population mondiale) font face à une situation de « stress hydrique extrême » (= utilisent au moins 80% de leurs réserves d’eau renouvelables au moins un mois par an), selon le World Resource Institute. Et la moitié de la population mondiale vit dans des conditions de stress hydrique élevé pendant au moins un mois par an. (6)

65%

Le réchauffement climatique global affecte le cycle de l’eau à plusieurs niveaux. Les chocs pluviométriques (précipitations bien inférieures ou bien supérieures aux niveaux normaux) sont de plus en plus fréquents. Citons aussi le taux de fonte des glaces, qui a augmenté de 65% en 30 ans (2), et l’augmentation du niveau moyen mondial des mers (entre +50cm et +1m d’ici 2100 selon l’évolution des émissions de gaz à effet de serre, d’après le GIEC (3)). Ouragans, inondations, sécheresses, montée du niveau de la mer… : l’augmentation de ces événements provoque un accroissement du nombre de migrant·es climatiques. (4)

Les êtres humains prélèvent désormais plus de la moitié de l’eau des rivières du monde entier, soit 24000 km3 par an, selon une étude internationale. Cette eau sert essentiellement à l’élevage d’animaux pour la production de viande, notamment via l’irrigation des cultures de céréales et de fourrages pour l’alimentation animale. (7)

Les transformations du système hydrique de la Terre par les activités humaines modifient l’axe de rotation de la planète. Outre la fonte des glaces, le pompage massif d’eau dans les nappes phréatiques (2150 gigatonnes d’eau entre 1993 et 2010) jouerait un rôle important dans le déplacement du pôle de rotation (de 80 cm vers l’est), comme le montre une étude de 2023. (8)

27%

27% de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce chiffre concerne les personnes qui n’ont pas un accès à domicile, au moins 12 heures par jour, à de l’eau non contaminée. (5)

Selon une analyse de 464 représentations du cycle de l’eau dans 12 pays, 85% des schémas ne représentent aucun des impacts dus aux interventions humaines sur ce cycle, et seulement 2% montrent l’impact du changement climatique ou de la pollution des eaux. Les auteurs de l’étude ont donc dessiné de nouvelles représentations du cycle de l’eau.

70%

Concernant les usages de l’eau à l’échelle mondiale, l’agriculture utilise 70% de l’eau consommée, surtout pour l’irrigation ; les usages industriels représentent 20% et les usages domestiques 10%.
Les prélèvements d’eau et ses usages varient fortement d’un pays à l’autre, dépendant du climat, du degré de développement économique, du type d’activités économiques, de la densité de population, etc. (9) En Wallonie, par exemple, l’agriculture consomme moins de 5% de l’eau prélevée. (10)

65%

Entre 2000 et 2020, les prélèvements en eaux de surface (cours d’eau) en Wallonie ont diminué de 65%, principalement grâce à une réduction des quantités utilisées par les centrales électriques thermiques – le secteur le plus consommateur d’eau de surface en Wallonie – et à l'arrêt temporaire de 3 réacteurs de la centrale nucléaire de Tihange en 2020. Les prélèvements d’eau souterraine (dont près de 80% sont destinés à la distribution publique d’eau potable) sont, eux, restés relativement constants. (11)

90 litres

En Belgique, la consommation d’eau de distribution à usage domestique est estimée à environ 90 litres par habitant·e/jour.
C’est surtout pour se laver (33%) et utiliser les WC (35%) que l’on consomme de l’eau à la maison. (12)

L’empreinte eau de la Belgique est estimée à 28 milliards de m3 par an, soit 7400 litres/jour/habitant·e, indique une analyse du WWF Belgium. C’est presque le double de la moyenne mondiale (4000 litres). Cette empreinte représente la quantité d'eau douce (directe et indirecte) qui a été nécessaire pour produire les biens et services consommés. Cette empreinte est à 75% externe, c’est-à-dire liée à l’eau prélevée dans d’autres pays pour produire des biens d’importation consommés en Belgique – en l’occurrence essentiellement issus de l’agriculture, tels le coton, le café, le blé… (13)

L’imperméabilisation des sols perturbe le cycle de l’eau en empêchant l’infiltration des eaux de pluie.
En Wallonie, en 40 ans, 575 km² de terrains ont été construits ou artificialisés (soit l’équivalent de la superficie de 82000 terrains de football). (14) Et 53% de la Région bruxelloise est couverte de surfaces imperméables, une part qui a doublé depuis 1955. (15)